Un nouveau-né béat dans les bras de sa mère qui sourit aux anges… N’est-ce pas l’image du monde continué et sauvé ? Elle incarne bonheur absolu, félicité, apaisement, sentiment d’union indissoluble, voire même, joie extatique. Et pour cause. Le lait maternel est l’unique aliment particulièrement riche en anandamide, petite molécule produite par le cerveau. Qu’est-ce qu’anandamide ? Quels sont les bienfaits de cette molécule ? Tour d’horizon.

L’anandamide est une sorte de morphine naturelle (endocannabinoïde) « auto-administrée » par le cerveau. C’est une molécule éphémère et particulièrement instable. Elle ne peut être stockée et est fabriquée « à la demande » du corps.

Plusieurs études démontrent qu’anandamide exerce une action globale sur les circuits de la récompense* du cerveau. Les effets de l’anandamide sur ces circuits sont similaires à ceux observés lors de la prise des stupéfiants. Elle exacerbe les sensations d’euphorie et renforce les réponses à la plupart des drogues (nicotine, alcool, cocaïne, héroïne, sucre). C’est elle qui déclenche un plaisir immense, qui fait « frissonner jusqu’à la moelle des os ».

Comment l’anandamide agit-elle dans le corps ?

L’anandamide a une affinité pour les récepteurs** CB1 qui coiffent certaines cellules cérébrales, musculaires et digestives (foie, intestin). Ces récepteurs sont également la principale cible du Δ9-tétrahydrocannabinol (THC), l’ingrédient psychoactif du Cannabis sativa.

D’ailleurs, l’anandamide empêche le THC d’activer pleinement les récepteurs CB1 responsable des effets nocifs du cannabis. Elle permet d’avoir l’impression de planer, réduisant nettement l’envie de recherche compulsive d’une drogue. D’où son intérêt thérapeutique pour le traitement de la dépendance au THC.

Quels sont les bienfaits d’anandamide ?

  • Fait disparaitre quasi immédiatement l’anxiété, les ruminations et le trop-plein de pensées
  • Améliore la qualité du sommeil paradoxal propice à des rêves vifs et lucides, la créativité et la mémoire consciente
  • Apaise les douleurs inflammatoires, neuropathiques et celles induites par un effort physique extrême
  • Active la sensation d’ultime bien-être après une séance de sport intense
  • Favorise la régénération du foie et l’implantation de l’embryon
  • Stimule l’appétit et les sécrétions digestives
  • Aide à relâcher les muscles lisses, réduisant la tension artérielle
  • Permet de réduire la dose de marijuana thérapeutique

Ou se trouve l’anandamide ?

Le seul et l’unique aliment naturellement riche en anandamide est le lait maternel. Il en contient 0,33 mcg/ml, soit en moyenne 3,3 mcg par tétée. La cabosse de cacaoyer (cacao brut cru) n’en renferme qu’une quantité infime, 100 fois inférieure (0,003 mcg/g) par rapport à celle du lait maternel. Il faut une quantité non-négligeable (environ 900 g) pour ressentir une sensation d’euphorie.

 Quelles molécules naturelles contribuent à augmenter le taux d’anandamide ?

Les effets de l’anandamide sont rapides, puissants et très intenses. Ils semblent être potentialités par l’inhibition de sa dégradation enzymatique. Plusieurs molécules issues des plantes sont capables de stopper l’action de l’enzyme (FAAH = hydrolase des amides d’acides gras) qui dégrade l’anandamide. Parmi ces molécules citons :

  • Bêta-caryophylliène (baume de Copahu, huiles essentielles de mélisse, de basilic sacré, de goyavier et de poivrier)
  • Capsaïcine (piments, poivre de Cayenne, poivre rouge)
  • Théobromine (cacao cru, maté, feuille de cola)
  • Biochanin A (trèfle rouge, luzerne, bugrane)
  • Kaempférol (aubépine, ortie, cassis)
  • Acide arachidonique (jaune d’œuf, foie de morue, viande de pigeon)

Et bien d’autres !

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*Les circuits de la récompense est une structure paire de connexions qui relient deux groupes de cellules cérébrales. L’un se situe dans l’aire tegmentale ventrale, tandis que l’autre se loge dans le noyau accumbens. Il existe un circuit de la récompense dans l’hémisphère gauche et un autre dans l’hémisphère droit.

**Un récepteur est comparable à une serrure dont une clé permet de l’actionner pour ouvrir une porte spécifique. Ceci aboutit à un effet biologique positif ou négatif.