Les biofilms bactériens sont des microcolonies de cellules bactériennes enrobées d’une épaisse couche protectrice appelée matrice. Cette matrice est faite de différentes molécules de sucre, visqueuses et extrêmement gluantes.

Les biofilms se forment très rapidement, en quelques heures, et deviennent particulièrement résistants à l’action du système immunitaire, aux antibiotiques et antiseptiques. De ce fait, ils se fixent à la peau, aux muqueuses (estomac, intestin, vagin) ou à la surface des dispositifs médicaux (cathéters, stents, valves cardiaques, prothèses). Ainsi, ces derniers se transforment en portes d’entrée privilégiées pour l’infection.

Pourquoi les biofilms sont nocifs ?

Plusieurs espèces bactériennes pathogènes ou potentiellement pathogènes telles que Escherichia coli, Helicobacter pylori, Staphylococcus aureus, Listeria monocytogenes ou Campylobacter jejuni forment des biofilms. Alors, leurs matrices protectrices empêchent la pénétration des agents antimicrobiens à l’intérieure de la colonie car l’union fait la force…

De cause à effet, les bactéries deviennent de 10 à 1000 fois plus résistantes à de fortes concentrations d’antibiotiques. Ceci diminue de façon drastique (de 4 à 500 fois) l’efficacité d’un traitement antibactérien classique.

Comment “casser” les biofilms bactériens ?

Plusieurs stratégies se sont montrées efficaces à endommager ou « casser » la matrice des biofilms. Celles-ci peuvent, par exemple, compromettre l’adhérence du microorganisme aux muqueuses, tissus ou surfaces. De plus, elles peuvent prévenir la croissance microbienne, empêcher la communication entre les cellules bactériennes, ou bien, stopper la formation de la couche protectrice.

Qu’en est-il des rémèdes naturels ?

Le miel de châtaignier, l’algue rouge Delisea pulchra, la fibre de cocotier et le chlorure de zinc perturbent la communication entre les bactéries (quorum sensing=QS). De ce fait, ils réduisent de façon notable la formation des biofilms bactériens.

La N-acétylcystéine (=NAC) est un précurseur du glutathion et un mucolytique puissant. Ainsi, il altère la couche épaisse du biofilm, tout en réduisant la production de la nouvelle matrice protectrice. Il s’agit d’une véritable « machine destructrice » des biofilms extrêmement difficiles à déloger (Helicobacter pylori, Staphylococcus aureus et Proteus vulgaris)!

Références : 1.Lu L, et al. Developing natural products as potential anti-biofilm agents. Chin Med. 2019 Mar 20;14:11. Dinicola, et al. 2. N-acetylcysteine as powerful molecule to destroy bacterial biofilms. A systematic review. Eur Rev Med Pharmacol Sci. 2014 Oct; 18(19):2942-8.